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Réflexions sur l'hypothèse de Laplace sur l'origine du Système planètaire, 1867,
Le Cosmos, journal scientifique, fondé en 1852,
L'Annuaire du Cosmos, fondé en 1860.

Les remarquables travaux de Marc Seguin comme ingé- nieur et ses Mémoires comme savant avaient attiré l'attention des sommités de la Science. Dès 1824, dans une lettre de Sir William Herschell, président de la Société Astronomique en Angleterre, il avait fait part à celui-ci de ses idées et de son programme scientifique. Le savant Anglais se donna la peine de la traduire lui-même et demanda à Sir David Brewster de la publier dans la Revue d'Edimbourg. Il conquit dans la suite l'estime et l'amitié des savants les plus célèbres de son époque, Cuvier, Biot, Arago, Humboldt, Thénard, Conchy, Herschell, Faraday, Young, Grove, Matteuci, avec lesquels il entretint une correspondance suivie et dont il reçut les témoignages les plus flatteurs d'estime et d'approbation.

Ce fut sous l'égide de François Arago qu'il entra à l'Institut en qualité de Correspondant dans la section de Mécanique; nous avons déjà parlé des nombreux Mémoires qu'il y présenta.

On croirait peut-être qu'un homme qui avait été si utile à son pays était comblé de distinctions honorifiques; il n'en était rien cependant. Marc Seguin était une nature fière, son indépendance savait se dérober aux honneurs; Chevalier de


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la Légion d'honneur en 1836, il ne fut nommé Officier qu'en 1866 par M. Duruy, ministre de l'Instruction Publique qui s'étonnait de cet oubli. Il cherchait son bonheur et la récompense de son travail dans sa propre conscience, dans une vie calme et retirée au milieu de ses douze enfants et de sa nombreuse famille, menant une véritable vie de patriarche, conservant jusqu'à l'âge de quatre vingt dix ans une étonnante vitalité de corps, une activité et une lucidité d'esprit incroyables. Au terme d'une si belle vie, loin de chercher un refuge dans les sou-venirs du passé, cet infatigable esprit s'éprenait encore de recherches nouvelles et concentrait sur les promesses de l'a-venir, l'intacte vigueur de son audacieuse et solide pensée. Il y avait chez Marc Seguin un homme complet ; aux dons éminents qu'il avait reçus et qui faisaient de lui un sujet si admirablement adapté aux besoins de son époque, venaient s'ajouter les plus belles qualités du caractère et du cœur. Nous avons dit ce qu'il était dans sa famille; ajoutons qu'il sut toujours user largement de sa fortune pour soulager les malheureux, venir en aide aux savants peu fortunés qui avaient recours à lui, et répandre partout ses bienfaits. A Annonay sa figure est restée légendaire et, lorsqu'il mourut en 1875, les ouvriers et les déshérités de tout genre se joignirent à l'élite de la population pour l'accompagner à sa dernière demeure. Bien peu pouvaient apprécier le savant et le grand inventeur mais tous avaient éprouvé le cœur de l'homme de bien.


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Moins connu que le nom de Stephenson, dont il a pour tant été quelquefois rapproché, le nom de Marc Seguin mérite mieux que ce demi-jour. A ne considérer que le domaine où leurs deux gloires doivent être unies, si l'ingénieur Anglais a mis la locomotive en mouvement, notre compatriote, par l'invention de la chaudière tubulaire, lui a donné la vitesse qui d'une machine sans avenir industriel, a fait un des éléments de civilisation les plus puissants de notre époque.








FIN

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